Tribunes

L’IA générative signera-t-elle la fin des applications ?

Publié le 11/01/2024

L'annonce du Rabbit R1 a pris le monde de la tech par surprise. Développé par la startup Rabbit, le R1 se distingue comme un contrôleur universel d'applications, principalement commandé par la voix.

La philosophie du R1 est le « Large Action Model » (LAM). Promettant d’aller plus loin que les Large Language Models tels que GPT dont la fonction est principalement de générer et traiter des informations textuelles, les LAM sont censés pouvoir contrôler pour nous les applications populaires telles que Spotify et Uber, pour nous éviter à le faire nous-mêmes. L’entraînement du LAM permet au système de reconnaître les interfaces des applications et d’interagir avec, sans intervention manuelle de l’utilisateur humain. Cette approche hybride, mêlant reconnaissance de motifs par les réseaux neuronaux et raisonnement de l’IA symbolique, forge un assistant AI polyvalent et autonome.

Le R1 intègre un mode d’entraînement permettant aux utilisateurs d’enseigner des actions spécifiques à l’appareil. Rabbit OS, le système d’exploitation préinstallé, peut même apprendre des tâches multi-étapes dans des applications complexes comme Photoshop et les exécuter sur commande vocale.

Compact, le R1 est équipé d’un processeur MediaTek de 2.3GHz, 4GB de RAM, et 128GB de stockage. Il dispose d’un écran tactile de 2.88 pouces, d’une caméra rotative et d’une molette de navigation. Il est disponible en pré-commande à $199, soit nettement moins que les smartphones classiques et autres interfaces d’IA générative, comme les Meta Glasses.

Le R1 préfigure-t-il le futur iPhone ?

Voir la keynote de lancement sur le site de Rabbit

Selon Jesse Lyu, PDG de Rabbit, le R1 vise à combiner assistant vocal, écran et caméra, se positionnant ainsi plus en concurrent d’appareils comme le nouveau AI Pin de Humane plutôt que de l’iPhone. Cette innovation soulève tout de même des questions sur l’avenir des applications. Le Rabbit R1, en rendant les interactions avec les applications plus fluides et intuitives, pourrait réduire la dépendance aux interfaces traditionnelles. L’ère des assistants intelligents traditionnels, à l’instar d’Alexa, semble être révolue avec l’avènement de dispositifs AI-first comme le R1.

Traditionnellement considérés comme des réceptacles d’applications, les smartphones pourraient évoluer vers des « boîtes à IA ». Cette métamorphose signifierait que l’interaction avec les appareils ne se ferait plus au travers d’applications distinctes, mais à travers une interface d’intelligence artificielle intégrée, capable de comprendre et d’exécuter des actions complexes. C’est sans doute dans cette direction qu’Apple souhaite amener son smartphone fétiche, à l’aide de son large modèle de langage « Ferret » développé dans le plus grand secret. Le Rabbit R1, avec son LAM, préfigure cette évolution, transformant la manière dont nous interagissons avec nos appareils.

Cet appareil pourrait-il marquer le début d’une ère où les applications telles que nous les connaissons deviendront obsolètes, remplacées par une interaction plus organique et intégrée avec la technologie ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le Rabbit R1 représente un tournant significatif dans notre manière d’interagir avec la technologie au quotidien.

JIN New-York
Directeur stratégique
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